| 
			 
				|  DU BREVET AU BAC
 Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
 
 |  
   
	|    |  |  
	
		|  |  
		| Auteur | Message |   
		| clarisse78 
 
 
 
 Age: 32
 Inscrit le: 12 Mar 2011
 Messages: 28
 
 
 | 
			
				|  Sujet: Extrait des Essais de Michel de Montaigne, livre III, chap.V  Dim Avr 24, 2011 1:04 am |   |   
				| 
 |  
				| 
 
 Plan possible pour un commentaire
 
 Introduction :
 
 Comment Montaigne s'y prend-il pour dénoncer les conquêtes européennes ?
 
 
 1. Critique du comportement européen
 
 
 2. Un nouveau monde utopique ?
 
 Dernière édition par clarisse78 le Dim Avr 24, 2011 11:49 am; édité 1 fois
 |  |   
		|   
 |  |   
		| clarisse78 
 
 
 
 Age: 32
 Inscrit le: 12 Mar 2011
 Messages: 28
 
 
 | 
			
				|  Sujet: Re: Extrait des Essais de Michel de Montaigne, livre III, ch  Dim Avr 24, 2011 11:40 am |   |   
				| 
 |  
				| LE TEXTE 
 La plupart de leurs réponses et les négociations
 menées avec eux ont montré qu'ils ne nous devaient rien en matière
 de clarté d'esprit naturelle et de pertinence. L'extraordinaire magnificence des villes de Cuzco et de Mexico, et parmi bien d'autres
 merveilles, les jardins de ce roi où tous les arbres, les fruits et les herbes, dans le même ordre et avec la même taille que dans un jardin ordinaire, étaient en or, de même que dans son cabinet de curiosités,
 toutes les sortes d'animaux qui naissent en son pays et dans ses
 mers, la beauté de leurs ouvrages en joaillerie, en plumes, en coton,
 ou dans la peinture — tout cela montre bien qu'ils n'étaient pas non
 plus moins habiles que nous. Mais quant à la dévotion, à l'observance des lois, la bonté, la libéralité, la franchise, il nous a été bien
 utile d'en avoir moins qu'eux: cet avantage les a perdus, ils se sont
 vendus et trahis eux-mêmes.
 Quant à la hardiesse et au courage, à la fermeté, à la constance,
 à la résolution face à la douleur, à la faim et à la mort, je ne crains
 pas d'opposer les exemples que je trouve parmi eux aux plus fameux
 exemples des Anciens restés dans nos mémoires, dans ce monde-ci.
 En effet, si l'on tient compte du compréhensible étonnement de ces
 peuples-là de voir ainsi arriver inopinément des gens barbus, ayant
 un autre langage, une autre religion, différents dans leur aspect et
 leurs habitudes, venant d'un monde si éloigné et où ils n'avaient jamais su qu'il y eût de quelconques habitations, montés sur de grands monstres inconnus, alors qu'ils n'avaient eux-mêmes, non seulement
 jamais vu de cheval, mais même de bête quelconque dressée à porter
 un homme ou d'autres charges; si l'on tient compte du fait qu'ils ont
 été mis en présence de gens ayant une «peau» luisante et dure et une
 arme tranchante et resplendissante, eux qui pour le miracle de la
 lueur d'un miroir ou d'un couteau étaient prêts à échanger de grandes richesses en or ou en perles, et qui n'avaient aucun moyen, ni
 même le savoir nécessaire pour percer notre acier. Si l'on ajoute à
 cela la foudre et le tonnerre de nos pièces d'artillerie et de nos arquebuses, qui eussent été capables de troubler César lui-même, autant
 surpris et inexpérimenté qu'eux devant de telles armes. Si l'on considère que tout cela s'est fait contre des peuples nus, sauf dans les contrées où on avait inventé quelque tissu de coton, et qui étaient sans
 autres armes que des arcs, des pierres, des bâtons et des boucliers de
 bois, des peuples surpris sous prétexte d'amitié et de bonne foi, par
 la curiosité de voir des choses étrangères et inconnues... Si l'on tient
 compte enfin des ruses et des stratagèmes par lesquels ceux qui les
 ont soumis sont parvenus à les tromper, et que l'on mette ainsi de
 côté tout ce qui a donné aux conquérants un énorme avantage, on
 leur ôte du même coup la cause de tant de victoires.
 
 (traduction en français moderne de Guy de Pernon)
 |  |   
		|   
 |  |   
		| 
 |  
		|  |  
	| Page 1 sur 1 |  |  | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets 
 |  |  |  
	      |  |  |