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				|  DU BREVET AU BAC
 Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
 
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		| Auteur | Message |   
		| clarisse78 
 
 
 
 Age: 32
 Inscrit le: 12 Mar 2011
 Messages: 28
 
 
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				|  Sujet: La peste, Camus, texte 5  Ven Juin 17, 2011 1:45 pm |   |   
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				| Texte 5, La Peste Camus 
 
 
 
 le texte:
 
 Du port obscur montèrent les premières fusées des
 réjouissances officielles. La ville les salua par une longue et
 sourde exclamation. Cottard, Tarrou, ceux et celle que
 Rieux avait aimés et perdus, tous, morts ou coupables,
 étaient oubliés. Le vieux avait raison, les hommes étaient
 toujours les mêmes. Mais c'était leur force et leur innocence
 et c'est ici que, par-dessus toute douleur, Rieux
 sentait qu'il les rejoignait. Au milieu des cris qui redoublaient
 de force et de durée, qui se répercutaient longuement
 jusqu'au pied de la terrasse, à mesure que les gerbes
 multicolores s'élevaient plus nombreuses dans le ciel, le
 docteur Rieux décida alors de rédiger le récit qui s'achève
 ici, pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour témoigner
 en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un
 souvenir de l'injustice et de la violence qui leur avaient été
 faites, et pour dire simplement ce qu'on apprend au milieu
 des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses, à
 admirer que de choses à mépriser.
 Mais il savait cependant que cette chronique ne pouvait
 pas être celle de la victoire définitive. Elle ne pouvait être
 que le témoignage de ce qu'il avait fallu accomplir et que,
 sans doute, devraient accomplir encore, contre la terreur
 et son arme inlassable, malgré leurs déchirements personnels,
 tous les hommes qui, ne pouvant être des saints et
 refusant d'admettre les fléaux, s'efforcent cependant d'être
 des médecins.
 Écoutant, en effet, les cris d'allégresse qui montaient de
 la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était
 toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie
 ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de
 la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester
 pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et
 le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les
 caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que,
 peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement
 des hommes, la peste réveillerait ses rats et les
 enverrait mourir dans une cité heureuse
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